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LA VIE DE SAINT AUGUSTIN

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SAINT AUGUSTIN

« J’aimais aimer » : une jeunesse à la recherche assoiffée du bonheur

354 : le 13 novembre, naît à Thagaste (Algérie), en Numidie, province romaine de l’Afrique proconsulaire, fertile grenier de Rome, Aurelius Augustinus, fils du païen Patricius, petit propriétaire terrien qui favorisera ses études et se convertira sur le tard, et de la fervente chrétienne Monique qui va prier et agir pour la conversion de son fils. Augustin, berbère romain, reçoit les rites des catéchumènes mais n’est pas baptisé. Le nom du Christ, reçu de la foi de sa mère, ne le quittera en réalité jamais.

370 : après des études classiques à Thagaste puis à Madaure, et une part d’oisiveté et de tâtonnement, Augustin est un étudiant brillant à Carthage, la bouillonnante métropole. Liaison durable avec une concubine dont il a un fils, Adéodat. Lecture de l’Hortensius de Cicéron, qui réveille en lui l’amour de la vraie Sagesse. Adhésion pour neuf années à la secte manichéenne, qui professe l’opposition radicale des principes du bien et du mal et une vision matérialiste de Dieu.

 

« Tu as converti mon être à toi » : une conversion par étapes

384 : après l’enseignement à Thagaste puis à Carthage, et une année décevante comme professeur de rhétorique à Rome, Augustin s’installe à Milan, capitale impériale, où il occupe la place en vue de rhéteur officiel. Plaisirs, honneurs et richesses lui sont promis, avec l’espoir de hautes charges dans l’administration de l’empire. Sur le conseil de sa mère, Augustin vient écouter les belles et profondes prédications du fameux évêque Ambroise, l’ancien préfet de la ville. Petit à petit, il découvre grâce à lui le sens spirituel des Écritures qui d’abord le rebutaient. Il lit aussi les philosophes néo-platoniciens, qui l’invitent à l’intériorité et à la découverte de la lumière de la Raison divine.

Août 386 : dans un jardin de Milan, conversion libérante d’Augustin, à la lecture de saint Paul. S’en suit une retraite méditative et philosophique à Cassiciacum avec ses proches et amis. Augustin aimera toujours chercher Dieu et vivre de sa grâce dans un climat d’amitié fraternelle.

Vigile pascale dans la nuit du 24 au 25 avril 387 : baptême d’Augustin, avec son fils Adéodat et son ami Alypius, au baptistère de la cathédrale de Milan, par l’évêque Ambroise. Mort de Monique à Ostie, retour en Afrique.

 

« Pour vous je suis évêque, avec vous je suis chrétien » : au service inlassable de l’Église et de ses frères

388 : Augustin choisit de revenir en Afrique pour une première expérience de vie monastique à Thagaste. Mais, ordonné prêtre malgré lui en 391, Augustin commence par prendre le temps d’étudier l’Écriture Sainte. L’intellectuel aimant la retraite contemplative doit passer à l’humble et actif service de tous.

396 : le voici évêque d’Hippone. Tout en menant la vie commune fraternelle avec ses clercs dans sa maison épiscopale, Augustin déborde d’activité : pastorale (liturgie, prédications, entretiens), sociale (audiences quotidiennes du tribunal de paix de l’évêque), ecclésiale (voyages aux Églises de la province), et théologique (rédaction de ses traités, nombreuses interventions dans les débats théologiques et les conciles régionaux à la demande du primat de Carthage, son ami Aurélien).

La chute de Rome, prise le 24 août 410 par les barbares d’Alaric, est un drame pour l’empire. Augustin en fait l’occasion de sa réflexion sur le sens chrétien de l’histoire des sociétés : La Cité de Dieu.

Augustin prend une part de premier plan à la conférence de Carthage en juin 411 contre le schisme donatiste, Église intransigeante de purs qui divise violemment les communautés chrétiennes de la région.

Il lutte aussi inlassablement contre l’hérésie pélagienne : alors que celle-ci affirme l’homme capable de faire ou de commencer de réaliser le bien par lui-même, Augustin défend la radicale primauté et la nécessité de l’amour et de la grâce de Dieu pour la conversion et la sainteté de l’homme.

Relisant sa vie à la lumière de la grâce de Dieu dans ses Confessions, Augustin en fera aussi bien une confession de foi avec l’Église, qu’une confession de sa misère d’homme pécheur, débouchant sur une confession de louange et d’action de grâces au Dieu vivant et miséricordieux, source de lumière et de paix.

28 août 430 : après avoir désigné un successeur et pleuré ses fautes en méditant les psaumes de la pénitence pour demander la miséricorde de Dieu, Augustin refuse de quitter sa ville assiégée par les Vandales et y meurt entouré de ses proches et amis. Transporté en Italie peu après, le corps de saint Augustin repose à Pavie.