« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (I Co 12,26).

Devant le rapport de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église révélant, à partir de l’écoute des victimes, l’ampleur tragique de ces crimes, notre famille religieuse fait siennes ces paroles de l’Apôtre Paul que le Saint-Père François rappelait dans sa Lettre au Peuple de Dieu du 20 août 2018. Le pape poursuivait :

« Il est essentiel que, comme Église, nous puissions reconnaître et condamner avec douleur et honte les atrocités commises par des personnes consacrées, par des membres du clergé, mais aussi par tous ceux qui ont la mission de veiller sur les plus vulnérables et de les protéger. Demandons pardon pour nos propres péchés et pour ceux des autres. La conscience du péché nous aide à reconnaître les erreurs, les méfaits et les blessures générés dans le passé et nous donne de nous ouvrir et de nous engager davantage pour le présent sur le chemin d’une conversion renouvelée. »

Nous nous associons pleinement aux déclarations de la Conférence des évêques de France et de la Conférence des religieux et religieuses de France, exprimant la honte devant tant de vies brisées, la gratitude pour le travail accompli de témoignage et de manifestation de la vérité, et la détermination à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires.

J’invite chacun à lire le rapport de la CIASE avec attention, à ne pas hésiter à en parler autour de lui, et à ce que toute personne puisse se savoir écoutée, entendue, comprise.

Dans l’Église, un seul est saint : le Seigneur Jésus-Christ. Tous nous sommes pécheurs, « portant les fardeaux les uns des autres » (Ga 6,2). Mais l’Esprit Saint nous est toujours offert, pour que, « à la fois sainte et toujours appelée à se purifier, l’Église poursuive constamment son effort de pénitence et de renouvellement. » (Vatican II)

Notre devoir est tout à la fois de prier et d’agir, de parler et de changer. Levons les yeux vers le Christ qui a respecté, aimé et servi les enfants, les pauvres et les petits, allant jusqu’à s’identifier à eux et à nous les donner en modèle.

Je confie cette urgence vitale et toutes vos intentions à la Vierge Marie, Notre-Dame du Rosaire, afin qu’elle nous conduise à nous laisser davantage conformer aux mystères du Christ, notre chemin, notre vérité et notre vie (Cf. Jn 14,6).

+ Hugues PAULZE d’IVOY
Abbé général
Champagne, le 7 octobre 2021
Notre-Dame du Rosaire