Saint Victor

Soldat romain, probablement officier, et qui semble avoir lors d’un séjour à Marseille assisté la communauté chrétienne, Victor a subi le martyre vers l’extrême fin du second siècle ou les premières années du troisième. Emprisonné, objet de promesses et de tortures, il réconforte, par une profession de foi, ses frères qui le visitent. Il est réconforté par la présence du Christ à ses côtés dans un combat dont il sort en soldat du Christ victorieux (« Victor »). Traîné sur le sol, le pied tranché, destiné à passer sous la meule « comme le bon grain autrefois dispersé et maintenant assemblé et uni », il est finalement décapité en même temps que trois soldats compagnons de cellule.

Guillaume de Champeaux et ses premiers compagnons placèrent leur communauté naissante sous le patronage du martyr. Son culte est attesté dès la première génération des Victorins, autour des reliques de saint Victor apportées de Marseille à Paris (« ab urbe Massilia ») par Hugues d’Halberstadt, oncle de Hugues de Saint-Victor, entré après lui en l’abbaye parisienne (mort vers 1130). La fête de saint Victor, le 21 juillet, fut toujours célébrée avec une particulière solennité et le concours des frères des prieurés proches.