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LE COUTUMIER GÉNÉRAL

DECRET

Nos constitutions approuvées par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, le 23 décembre 1993, la Congrégation se devait d’établir un coutumier général.

Règle, constitutions et coutumiers sont des moyens qui permettent de manifester et de promouvoir le charisme propre de la Congrégation. Ils sont au service de la vie profonde de chaque personne et de celle de la Communauté, de sa croissance et de son épanouissement selon l’esprit de nos fondateurs. Ils sont au service de l’unité des esprits et des coeurs.

C’est la fidélité aux fondateurs qui réclame l’actualisation de leur message. Une relecture dans les circonstances concrètes d’aujourd’hui et selon « les signes des temps » s’impose si l’on veut pouvoir vivre authentiquement de leur esprit. « Le charisme n’est pas une chose qu’on possède ni un héritage assuré une fois pour toutes. C’est une grâce de l’Esprit qui exige de vous fidélité et créativité, en communion avec l’Eglise et en demeurant attentifs à ses besoins » (Jean-Paul II, 14 déc. 1990).

Ainsi la Règle de vie donne à chacun l’assurance de ne pas préférer son propre choix au choix du Christ. L’appel intérieur à un renouveau de la vie canoniale ne signifie absolument pas chercher à s’installer ‘plus à son aise’ dans la vie religieuse car s’il en était ainsi, ce serait se mettre en opposition avec la donation totale de soi au Christ que réclament l’Evangile, l’esprit de notre Règle et de nos constitutions.

Au contraire, ravivons le don que nous avons reçu. Ne remettons pas en question notre identité canoniale. Humblement, mais fermement, gardons une vive conscience de notre vocation. Car c’est le Seigneur qui « nous a choisi et établi ». A des degrés divers, Règle, constitutions, coutumiers, sont des guides sûrs qui nous permettent ‘d’incarner’ notre idéal religieux au début du 3e millénaire.

La nouvelle évangélisation réclame une ardeur renouvelée, elle-même fruit d’une vie spirituelle encore plus profonde, d’un feu intérieur.

Par les présentes lettres, le Coutumier général, approuvé au Chapitre constituant du 7 juillet 1999, est formellement promulgué. Il entre en vigueur le 28 novembre 1999, pour l’Avent du grand Jubilé.

Demandons à Marie, Mère de Dieu, icône resplendissante de l’Eglise, à celle qui fut « tam discipula quam mater » (« tout autant disciple que Mère ») d’être notre éducatrice et de faire de nous de fidèles disciples de son Fils dans l’écoute et l’obéissance.

+ Maurice BITZ, Abbé Général
fait à l’Abbaye Saint-Pierre de Champagne, le 28 novembre 1999

COUTUMIER GÉNÉRAL

COUTUMIER GÉNÉRAL DE LA CONGRÉGATION DE SAINT-VICTOR
de l’Ordre des Chanoines réguliers de Saint-Augustin

Texte voté par le chapitre constituant le 7 juillet 1999 et promulgué le 28 novembre 1999

" Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés. De toutes vos souillures, de toutes vos idoles je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères. Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu."

(Ez. 36, 25-28)

I. LE DROIT ET L'OBEISSANCE

-1-

Le coutumier général relève du droit propre de notre Congrégation de Saint-Victor : il appartient au chapitre général de le modifier ou de le compléter, sur proposition de l’abbé général et de son conseil après consultation des chapitres pléniers.

- 2-

Le coutumier général règle la pratique particulière de la congrégation et de chaque maison autonome, dans le respect du droit universel et de nos constitutions. De plus, chaque maison le complète par des coutumiers propres (CIC 576, 587§4, et C. n°173).

-3-

L’engagement définitif dans notre genre de vie suppose une connaissance suffisante de la Règle de saint Augustin, des constitutions de notre congrégation de Saint-Victor, du coutumier général, et de notre tradition spirituelle, religieuse et pastorale. D’autre part, dans le but de garder vivante cette connaissance, la Règle, les constitutions et nos textes fondateurs sont repris en communauté de façon suivie au moins une fois par mois, soit par des lectures au réfectoire, soit par des échanges ou des exposés (CIC 587, CIC 578, CIC 598§2).

-4-

Un supérieur ne peut dispenser des normes disciplinaires des constitutions et coutumiers pour une durée supérieure à six mois sans l’accord du supérieur majeur et de son conseil (CIC 596§1 & CIC 652).

-5-

“Dans un institut, que le religieux exerce l’autorité ou non, il ne peut ni commander, ni obéir sans se référer à la mission. Lorsque le religieux obéit, il met son obéissance en continuité avec l’obéissance de Jésus pour sauver le monde. C’est pourquoi, tout ce qui dans l’exercice de l’autorité ou celui de l’obéissance relève d’un compromis, d’une solution diplomatique ou d’une pression, ou de tout autre type de combinaison humaine, trahit l’inspiration fondamentale de l’obéissance religieuse qui est de s’accorder avec la mission de Jésus et de l’actualiser dans le temps, même si cet engagement est onéreux (cf. P.C. 14)” (“Directives sur la Formation dans les Instituts Religieux”, n°15§2-3) (CIC 601).

-6-

Une fois établi, le dialogue de l’obéissance, dans sa forme comme dans sa durée, est laissé à l’appréciation des supérieurs ou de leurs représentants (CIC 601).

-7-

Chacun garde le droit de faire recours auprès de l’autorité immédiatement supérieure qui, avant décision, consulte l’autorité mise en cause. Le supérieur majeur reste dans la maison autonome le recours normal et nécessaire. Dans les cas qu’il juge graves, il consulte son conseil. Le recours contre le supérieur majeur et son conseil est présenté à l’abbé général et son conseil. Le siège apostolique est l’ultime recours (CIC 1417).

II. LES MAISONS

1. La maison autonome
-8-

Une maison autonome nouvellement érigée est gouvernée pendant au moins trois ans, et au plus douze ans, par un prieur administrateur. Tout dépassement requiert le consentement de l’abbé général et du chapitre général à la majorité des deux tiers (CIC 610§1).

-9-

Le prieur administrateur est un prêtre d’au moins trente ans, profès solennel depuis au moins cinq ans, élu par le chapitre plénier de la maison autonome pour trois ans renouvelables; son élection est présidée et confirmée par l’abbé général. Comme supérieur majeur, il est tenu à la profession de foi selon la formule approuvée par le Saint-Siège (C. n°177). Il peut présenter sa démission ou être déposé dans les mêmes conditions que l’abbé.

-10-

Une maison autonome ne peut être gouvernée pendant plus de neuf ans consécutifs par un prieur administrateur. Au-delà de ce terme, s’il est impossible d’élire un abbé, la maison perd son autonomie (C. n°107).

-11-

Quand une maison autonome perd son autonomie, ses membres, dont les engagements religieux restent valides, peuvent demander leur rattachement à la maison autonome de leur choix dans la congrégation (cf. C. 122). Si un membre, refusant un tel rattachement ou n’étant agréé par aucun chapitre plénier, veut ou doit quitter la congrégation, il se trouve placé de fait sous la responsabilité de l’abbé général jusqu’à son départ, qui requiert l’accord du Saint-Siège. La destination du patrimoine d’une maison autonome supprimée est décidée par le chapitre général, sur proposition de l’économe général (CIC 616).

2. La Maison mère
-12-

Le chapitre plénier décide, à la majorité des deux tiers, de l’emplacement de la maison mère, et modifie cet emplacement de la même manière. Au bout de cinq tours de scrutin sans effet, ce lieu est décidé à la majorité absolue, mais pour trois ans seulement, renouvelables deux fois consécutivement. Au terme, s’il est impossible de décider d’un emplacement, la maison perd son autonomie.

-13-

La maison mère ne peut rester plus de trois ans consécutifs avec moins de dix membres résidents. Sont résidents les confrères qui vivent effectivement dans une maison donnée, sans en être absents plus de trois mois consécutifs, ou plus de six mois par an, sauf raison grave.

3. Le Prieuré
-14-

Une maison autonome ne peut avoir plus de sept prieurés sans l’accord de l’abbé général et du chapitre général, indépendamment des fondations ou agrégations de communautés en vue de l’autonomie.

-15-

L’érection d’un nouveau prieuré, à la demande ou avec l’accord de l’évêque du lieu où il sera implanté, requiert tout d’abord une étude précise des lieux, du contexte, des possibilités d’avenir de cette fondation, et des disponibilités de la maison autonome. Cette étude est réalisée sous la responsabilité du supérieur majeur, assisté par son conseil. Ensuite, en accord avec l’évêque du lieu selon le droit, le supérieur majeur, avec le consentement de son conseil et après consultation du chapitre plénier, envoie sur place pour un an renouvelable cinq fois, au moins deux confrères, dont un prêtre profès solennel nommé modérateur avec les pouvoirs ordinaires d’un prieur forain. Ce n’est qu’au terme de cette étape préparatoire que le chapitre plénier est appelé à se prononcer (C. n°135) (CIC 610).

-16-

Pour les facultés particulières accordées à un prieuré lointain ou une maison assimilée, le chapitre plénier donne son accord pour trois ans renouvelables.

-17-

La congrégation de Saint-Victor désire permettre à d’autres communautés de s’agréger à elle, selon des formes préparatoires diverses, avec la liberté que donne l’Esprit-Saint. Guidée par le droit de l’Église, elle s’inspire des possibilités offertes par les dispositions des constitutions et du coutumier général qui concernent les prieurés et prieurés lointains, l’oblature etc. En tout état de cause, rien ne peut être commencé ni poursuivi sans l’accord du supérieur majeur et de son conseil, et des autorités compétentes (CIC 610).

III. LE GOUVERNEMENT

1. Les supérieurs et les officiers
-18-

Pour exercer en toutes circonstances et à l’égard de tous les confrères sa charge de père et de chef, le supérieur majeur rencontre chacun des membres de la maison autonome au moins une fois par an (CIC 618).

 -19-

En cas de procédure de déposition de l’abbé général (cf. C. n°152), ce dernier ne peut s’opposer à la convocation du chapitre général, ni à la consultation des chapitres pléniers (CIC 624).

 -20-

En esprit d’obéissance, une charge attribuée selon le droit est acceptée. Une raison grave de refus doit si possible être exprimée devant l’instance concernée : le chapitre plénier pour les charges électives, les supérieurs compétents pour les autres charges. D’autre part, toute charge non élective peut être retirée par l’autorité qui l’a confiée (CIC 626).

 -21-

L’entretien régulier avec les supérieurs à propos des ministères, des mandats, des charges et de leur durée promeut le sens exact de la mission en favorisant la responsabilité tout en évitant l’individualisme (CIC 618 & 671).

 -22-

Comme les prêtres, les frères peuvent être appelés à certaines charges selon le droit; dans l’exercice de ces charges, ils jouissent de l’autorité nécessaire, et en répondent devant leur supérieur. Les confrères se souviennent que les rapports d’autorité sont liés à des charges, et non pas nécessairement au sacerdoce (CIC 626).

 -23-

Les officiers conventuels sont nommés pour un an renouvelable. Les charges peuvent être cumulatives, ou réparties entre diverses personnes, dont l’une au moins exerce nommément la responsabilité devant le supérieur. Un officier peut demander l’aide habituelle ou ponctuelle d’autres confrères, avec l’accord des supérieurs (cf. C. n°127).

 -24-

Outre les charges pastorales qui peuvent lui être confiées sans limitation particulière, le confrère oblat prêtre peut être responsable de la formation (C. n°52), guide spirituel (C. n°38) ou confesseur (C. n°82). Qu’il soit prêtre ou non, il peut être économe (C. n°164), secrétaire du chapitre plénier, ou l’un ou l’autre officier (C. n°127).

 -25-

Le supérieur majeur nomme le prieur conventuel pour trois ans renouvelables deux fois consécutivement, après consultation du chapitre plénier; tout dépassement requiert le consentement du chapitre. La consultation du chapitre plénier peut prendre deux formes : soit le supérieur majeur désigne son candidat, et demande au chapitre de se prononcer sur le nom présenté, soit il propose un vote ou chacun désigne son candidat. Dans l’un et l’autre cas, il n’est pas tenu par le résultat du vote.

 -26-

Le prieur conventuel est un prêtre d’au moins trente-cinq ans, profès solennel depuis au moins cinq ans; il réside à la maison mère.

 -27-

Quelles que soient les charges pastorales qui lui sont directement confiées, le prieur conventuel, en lien avec les diocèses ou les organismes intéressés, s’assure de la bonne marche des ministères de tous les confrères.

 -28-

Le prieur conventuel rend visite à tous les prieurés, et rencontre dans leurs lieux de résidence tous les confrères de la maison autonome, au moins une fois par an, sauf dans le cas de prieuré lointain ou de confrères vivant dans un pays éloigné.

 -29-

Le supérieur majeur nomme le sous-prieur pour trois ans renouvelables deux fois consécutivement, après consultation du chapitre plénier; tout dépassement requiert le consentement du chapitre.

 -30-

Le prieur forain, qui réside au prieuré, est nommé par le supérieur majeur avec le consentement de son conseil, pour trois ans renouvelables trois fois consécutivement. Tout dépassement demande d’impérieuses raisons.

 -31-

Le supérieur majeur réunit tous les prieurs de la maison autonome (prieur conventuel, sous-prieur et prieurs forains) au moins une fois par an.

 2. Les Conseils (CIC 627)

 Le Conseil de la maison autonome
 -32-

Le supérieur majeur, avec le consentement du chapitre plénier, peut décider que le nombre de conseillers dépasse le nombre requis par le droit, restant sauve la parité numérique entre conseillers nommés et conseillers élus.

 -33-

Les conseillers élus le sont pour trois ans renouvelables deux fois consécutivement. Tout dépassement requiert l’accord du chapitre plénier à la majorité des deux tiers.

 -34-

Le supérieur majeur peut toujours adjoindre au conseil des experts ou autres personnes utiles, mais sans droit de vote, entre autres un secrétaire, membre ou non du conseil, tenu au secret, et choisi avec le consentement du conseil.

 -35-

Le conseil est consulté pour accueillir un hôte destiné à résider dans l’une ou l’autre de nos maisons de six mois à deux ans.

 Le Conseil général
-36-

Le premier conseiller est nommé par l’abbé général, après consultation du chapitre général, pour six ans renouvelables deux fois consécutivement. Tout dépassement requiert le consentement du chapitre. Le premier conseiller est un prêtre profès solennel d’une maison de la congrégation.

 -37-

Les conseillers généraux et leurs suppléants, ainsi que les représentants au conseil primatial sont élus pour six ans renouvelables deux fois consécutivement. Tout dépassement requiert la majorité des deux tiers (C. n°154).

-38-

Le consentement du conseil général est requis pour la nomination des membres de la commission liturgique, ou d’autres commissions intéressant la congrégation.

 -39-

L’abbé général et son conseil se préoccupent de la communion réelle, spirituelle et matérielle, entre les maisons autonomes (C. n°166).

 3. Les visites (CIC 628)

-40-

La visite canonique ordinaire a lieu tous les 6 ans. Ses modalités précises (dates, lieux à visiter, moments favorables, durée convenable toujours inférieure à trois mois) sont préalablement définies avec le supérieur majeur de la maison à visiter. Les visiteurs rencontrent ensemble chaque confrère individuellement, en finissant par les supérieurs. Tout visiteur peut rencontrer qui il veut personnellement. Les confrères agissent avec confiance à l’égard des visiteurs auxquels ils sont tenus de répondre en toute vérité et charité.

 -41-

Les visiteurs autres que le premier conseiller (C. n°154) sont élus par le chapitre général pour six ans renouvelables deux fois consécutivement. Tout dépassement requiert la majorité des deux tiers.

 -42-

Les visiteurs examinent les bâtiments, les lieux de culte, l’administration conventuelle (comptes, validité des actes administratifs civils et religieux), les œuvres, les activités communautaires et pastorales, et vérifient la conformité de la communauté visitée avec notre vocation canoniale (Mystère, Communion, Mission).

 -43-

Pendant la durée de la visite, les visiteurs informent le supérieur majeur des mesures urgentes qu’ils estiment devoir être prises. Le supérieur majeur continue d’exercer son gouvernement habituel.

 -44-

L’Abbé général, avec le consentement de son conseil, peut décider d’effectuer une visite canonique extraordinaire d’une ou plusieurs maisons de la congrégation. Cette visite a lieu comme une visite ordinaire. Il revient à l’Abbé général de décider en dernier recours des modalités de la visite.

 -45-

La visite s’achève avec la remise au chapitre plénier du rapport de visite, qui reste à la disposition des visiteurs ultérieurs. Les visiteurs transmettent ce rapport au conseil général. Le supérieur majeur ne peut rejeter les éléments préceptifs du rapport sans l’accord du chapitre plénier. En cas de rejet d’un élément préceptif, les visiteurs peuvent saisir le conseil général, puis éventuellement le chapitre général, qui prendront les décisions nécessaires.

 4. Les chapitres

 Le chapitre plénier
-46-

Seuls sont membres de droit du chapitre les profès solennels, sauf ceux qui sont privés des droits capitulaires selon nos constitutions (C. n°119) et le droit propre (CIC 632).

 -47-

Pour raisons graves, un profès peut se voir relevé de ses droits capitulaires par le supérieur majeur avec le consentement de son conseil, pour une durée déterminée. Ce jugement lui est immédiatement communiqué par écrit; il peut en appeler à ce conseil dans les deux mois qui suivent. Le chapitre plénier en est informé.

 -48-

Le quorum est requis à chaque scrutin. D’autre part, chaque membre de droit est tenu de voter, tout en gardant la pleine liberté de choix (vote blanc compris), se rappelant que le vote doit être un acte mûr et réfléchi, et que le vote nul est une démission des responsabilités collégiales (CIC 631).

 -49-

Compte tenu du caractère collégial de nos chapitres, dans lesquels les discussions et l’écoute réciproque ont tant d’importance, les votes par correspondance ou par procuration ne sont pas admis (CIC 167). Les seules exceptions concernent :

 

  • les membres malades présents dans la maison où se déroulent les délibérations : les scrutateurs vont chez eux recueillir leurs bulletins (CIC 167§2);
  • les membres d’un prieuré lointain (C. n°142) : ils peuvent donner procuration nominale par écrit à un autre membre de droit, au moins deux semaines avant le chapitre. Le membre de droit, qui est libre d’accepter ou non ce mandat, est également libre dans ses votes en tant que procureur. Enfin, les procurations (pas plus d’une par procureur) sont examinées par le président au début du chapitre, et présentées aux scrutateurs à chaque tour de scrutin.
 -50-

Le supérieur majeur peut excuser un confrère convoqué à un chapitre plénier si celui-ci l’informe de son absence et de ses raisons, si possible par écrit. Au-delà de trois absences consécutives, le supérieur majeur excuse une nouvelle absence avec le consentement de son conseil. Au-delà de trois absences consécutives non excusées, les démarches de suspension des droits capitulaires peuvent être engagées (C. n°126).

-51- 

Chaque maison autonome fixe des dates habituelles pour les chapitre pléniers ordinaires.

 -52-

Pour l’établissement de l’ordre du jour, les propositions et questions des membres de droit sont présentées et motivées par écrit au président du chapitre au moins six semaines avant son ouverture. Une proposition ou une question légitime et de la compétence du chapitre plénier ne peut être rejetée sans raison sérieuse, notifiée par écrit à son auteur par le président (CIC 631§3 & 632).

Célébration du chapitre plénier (CIC 632) 
-53-

Le chapitre commence par une prière à l’Esprit Saint. Puis le président procède à l’appel nominal des capitulants, examine les éventuelles procurations, et vérifie que le quorum est atteint : il l’est lorsque la majorité absolue des membres de droit qui doivent être convoqués est présente ou représentée (C. n°99).

 -54-

Tous ceux qui le doivent, nouveaux membres de droit ou invités, prêtent serment devant le chapitre selon le droit propre.

 -55-

Le président désigne les deux scrutateurs qui, selon notre tradition, peuvent être les deux plus récents membres du chapitre; ils signent chaque compte-rendu de vote avec le président et le secrétaire (CIC. 173§4).

 -56-

Le secrétaire du chapitre plénier est élu par ce chapitre à la majorité relative, en un seul tour de scrutin (sauf cas d’égalité au premier tour, qui entraîne un second tour entre les deux candidats les mieux placés), pour trois ans renouvelables. Il peut être choisi à l’intérieur comme à l’extérieur du chapitre. Le secrétaire nouvellement élu prête serment.

 -57-

Le secrétaire lit le procès-verbal du chapitre précédent. Il rédige les actes du chapitre et les procès-verbaux qu’il signe avec le président. En cas d’absence du secrétaire élu, un secrétaire intérimaire est nommé par le président. La consultation des actes requiert l’autorisation du supérieur majeur. Les procès-verbaux sont accessibles aux membres de droit.

 -58-

Le président peut s’adresser au chapitre pour l’informer, l’exhorter ou l’enseigner. Dès le début de chaque séance, il précise s’il s’agit d’une séance limitée à l’ordre du jour ou d’un temps de discussion libre. Puis lui-même, ou le rapporteur désigné par lui, expose chaque point de l’ordre du jour et dirige les débats, au cours desquels chaque intervenant se fait l’obligation de ne viser que le bien de la communauté, et non la satisfaction d’intérêts personnels. Le président veille à ce qu’aucune séance ne dépasse une heure et demie, sauf nécessité urgente.

 -59-

Le président seul décide de mettre fin à une délibération, soit pour passer au vote, soit pour proposer un délai de réflexion, soit pour renvoyer le vote à une date ultérieure pour complément d’études : pour éclairer ce choix, il peut proposer un vote à main levée. Avant chaque vote, il s’assure qu’aucune demande d’intervention n’a été négligée.

 -60-

Sauf exceptions, les votes se font par bulletins secrets. S’il le juge convenable, le président propose un vote à main levée : une seule opposition à cette manière de voter suffit alors pour devoir voter à bulletins secrets. Les scrutateurs, en présence du président, comptent les bulletins : si leur nombre dépasse celui des votants, “rien n’a été fait”. Lors du dépouillement, l’un proclame ce qu’il lit sur chaque bulletin, et l’autre compte; puis ils proclament les résultats (CIC 173§2).

-61- 

Le président décide la fin de la célébration du chapitre. Les points non traités de l’ordre du jour sont étudiés à la session suivante du chapitre. Le chapitre s’achève par une prière d’action de grâce.

 Le chapitre général
 -62-

L’abbé général convoque le chapitre général ordinaire ou extraordinaire au moins trois mois à l’avance. L’ordre du jour est établi après consultation du conseil général, auquel toutes les propositions des membres de droit auront été présentées ; il est envoyé avec les documents utiles au moins un mois à l’avance (CIC 631).

 -63-

Pour le déroulement du chapitre général, l’on se reporte autant que possible à la célébration du chapitre plénier. Au début du chapitre général ordinaire, l’abbé général et les conseillers généraux sortants rendent compte de l’exercice de leur charge devant le chapitre général (CIC 631).

 -64-

Avant la tenue d’un chapitre général, chaque chapitre plénier élit ses délégués, qui sont tous profès solennels, et dont le nombre est fixé par l’abbé général avec le consentement du conseil général en proportion du nombre de profès solennels.

 Les réunions conventuelles
-65-

Dans toutes les maisons, qu’elles soient maison mère ou prieuré, la réunion conventuelle se tient au moins une fois par trimestre. Tous les membres présents dans la maison y participent. Le président de cette réunion (le supérieur compétent ou son délégué) peut en outre convoquer toutes personnes dont il juge la présence nécessaire ou utile, comme les hôtes réguliers dont la vie est très liée à celle de la maison.

 5) Les biens temporels 

 La pauvreté
 -66-

S’il le libère, le vœu de pauvreté n’a pas pour but de dispenser celui qui l’a émis des soucis et de la responsabilité des biens matériels; bien au contraire, chacun s’oblige par cet engagement à exercer librement et réellement sa responsabilité personnelle en relativisant ses propres besoins par rapport à ceux de sa maison et de la culture à laquelle il appartient, en les soumettant à ses supérieurs, et en rendant des comptes précis selon le droit propre. Les confrères qui vivent hors d’une maison remettent leurs comptes annuels au supérieur majeur.

 -67-

Les confrères qui doivent gérer des comptes distincts de ceux de leur maison pour des raisons pastorales ou autres n’ont jamais le droit de s’en servir pour convenances personnelles.

 -68-

Notre pauvreté, tant personnelle que communautaire (habitation, habillement, nourriture, loisirs), nous engage à ne rien amasser, à ne demander ou à n’accepter que ce qui est nécessaire ou vraiment utile et convenable pour des religieux. Toute dépense doit être proportionnée au but apostolique à poursuivre (CIC 234§2).

 -69-

« Nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun » (Ac 4,32). Nos biens temporels appartiennent à la communauté : leur réception, leur usage et leur disposition sont soumis au voeu d’obéissance. C’est la communauté qui, sous la responsabilité du supérieur, a le souci des besoins des confrères et du partage avec les plus pauvres.

 L’administration des biens
-70- 

L’économe administre sous l’autorité du supérieur majeur l’ensemble des biens de la maison autonome. Il lui revient de répondre aux besoins des confrères dans les limites fixées par le droit propre, de recevoir les dons, qui sont affectés selon l’intention des donateurs, et d’honorer les factures en temps voulu ; il est particulièrement attentif aux impôts et taxes, assurances de toutes sortes, charges sociales, caisses maladies et caisses de retraite, ainsi qu’aux traitements ou salaires des confrères ou personnes employés par la maison. Enfin, il tient des comptes au jour le jour, et répond de son administration selon le droit (CIC 636§1).

 -71-

Une fois par an, l’économe de la maison autonome présente au chapitre plénier les comptes de l’année écoulée, les évolutions mobilières et immobilières, et répond aux questions. Il présente au chapitre les prévisions pour l’année suivante autant qu’il est possible. Si le chapitre n’approuve pas les comptes, le président ouvre une discussion sur les points litigieux, et fait voter des résolutions pour l’année à venir (CIC 636§2).

 -72-

Le supérieur majeur et son conseil étudient avec l’économe les recettes et les dépenses extraordinaires, surtout celles qui modifient le patrimoine de la maison autonome (CIC 638).

 -73-

Outre les récapitulatifs des comptes qui, une fois soldés, doivent être conservés pendant dix ans avec les documents qui s’y rapportent (factures, créances, relevés de banques, souches de carnets de chèques, etc.), chaque maison, maison mère ou prieuré, établit et tient à jour l’inventaire de tous ses biens meubles et immeubles.

-74-

L’économe général est nommé pour six ans renouvelables deux fois consécutivement. Tout dépassement requiert la majorité des deux tiers.

IV. LES ÉTAPES DE LA VIE RELIGIEUSE

1. La formation

-75-

Pour la formation dans les fondations lointaines ou les communautés existantes en cours d’agrégation (C. n°199), le supérieur majeur, avec le consentement du chapitre plénier, peut désigner un autre lieu que la maison de formation de la maison autonome.

-76-

Le père-maître est seul responsable, devant le supérieur majeur, de la vie religieuse (personnelle et communautaire) et de la formation des postulants et novices (cf. C.I.C. 650). Il est toujours interrogé par le conseil avant les décisions relatives à l’admission au noviciat et à la présentation aux engagements temporaires (C.I.C. 651).

-77-

Le père-maître est un prêtre profès solennel de la maison autonome, nommé pour trois ans renouvelables deux fois consécutivement ; tout dépassement requiert le consentement du chapitre plénier.

-78-

Le responsable de la formation (ou « tuteur des étudiants ») est un prêtre, profès solennel ou oblat perpétuel. Il est nommé par le supérieur majeur avec le consentement de son conseil, pour trois ans renouvelables deux fois consécutivement ; tout dépassement requiert le consentement du chapitre plénier (C.I.C. 659).

-79-

Il est responsable devant le supérieur majeur du choix des professeurs et intervenants, des programmes de formation tant religieuse que sacerdotale, et du suivi personnel des études des confrères. Pour tout ce qui touche à la formation, il est responsable des rapports entre les confrères, les formateurs et les supérieurs. Il rend compte périodiquement au supérieur majeur des progrès ou des lacunes de ceux dont il a la charge. Il est consulté au chapitre plénier ou au conseil avant les décisions relatives aux engagements définitifs ou aux ordres sacrés.

-80-

Après l’engagement temporaire, la formation des confrères comporte une participation effective aux ministères de la communauté et une découverte de l’ensemble de sa vie pastorale. Dans ce but, avant l’engagement définitif, tous passent au moins deux mois dans une de nos maisons autre que la maison de formation, selon le droit propre (CIC 659 & 675).

-81-

Dans les trois ans qui suivent la première décennie d’engagement définitif, chaque confrère, dégagé des responsabilités pastorales, passe environ un an dans une communauté religieuse déterminée par le supérieur majeur, après consultation du conseil et de l’intéressé. Si le “second noviciat” ne peut, pour raisons graves, être vécu dans les délais prévus, il doit être proposé dans la décennie qui suit. Le “second noviciat” est effectué sous la responsabilité du prieur conventuel.

-82-

Dans chaque maison autonome, le supérieur majeur, avec le consentement de son conseil, nomme un responsable de la formation permanente, pour trois ans renouvelables selon le droit propre (CIC 661).

-83-

La maison autonome a de nombreux moyens, existants ou à créer, pour ouvrir chacun de ses membres au caractère universel de la mission canoniale : entre autres possibilités, il est bon de promouvoir les relations avec les membres de maisons implantées ou en voie d’implantation dans des régions diverses, des missions d’études dans d’autres églises locales.

2. L'oblature
-84-

Nul n’est admis à l’oblature temporaire sans avoir passé au moins un an dans la maison de formation. Quant à l’oblature perpétuelle, un confrère ne peut normalement y être admis qu’au bout de trois ans d’oblature ou de vœux temporaires, dont au moins deux ans passés dans la maison de formation. Le supérieur majeur, avec le consentement du chapitre plénier, peut réduire ces délais, surtout si le futur oblat est déjà clerc.

-85-

Pour les fondations lointaines ou communautés existantes en cours d’agrégation (C. n°199), pour lesquelles l’oblature temporaire ou perpétuelle peut être une étape en vue des vœux solennels et de l’autonomie, un contrat précis est établi entre le supérieur majeur, assisté par son conseil, et le responsable de la communauté en cours d’agrégation : ce contrat, soumis à l’approbation du chapitre plénier, doit préciser entre autres les modalités de formation des membres et de leurs séjours dans l’une ou l’autre des maisons de la congrégation.

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La formule d’oblature temporaire ou perpétuelle est la suivante :

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

           Moi, N., désirant tendre de toutes mes forces à la communion avec Dieu et avec mes frères, soutenu par la grâce, je me donne à Dieu et promets (pour trois ans) (pour toujours) de vivre dans la chasteté parfaite, l’esprit de pauvreté et l’obéissance, selon la Règle de saint Augustin et les constitutions de notre congrégation des Chanoines réguliers de Saint-Victor. Je le promets à Dieu et à son Église, devant mes frères et devant vous, Révérendissime Père N., abbé de ce monastère N.. Que Notre-Dame, saint Augustin, saint Victor et tous les saints me soient en aide. Amen. Fait à N., le…

V. VIE DES COMMUNAUTES ET DES MEMBRE

1. La vie liturgique

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L’office liturgique est une œuvre commune : tous s’efforcent d’accomplir les gestes et actions dans l’harmonie. Quant au chant, qui tient une place centrale, chacun y prend sa part, quelles que soient sa disposition ou ses aptitudes, pour entrer dans la louange de l’Église. Dans la mesure du possible, les fidèles sont associés à nos offices.

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La commission liturgique de la congrégation assure l’unité liturgique de l’ensemble de nos maisons. Elle veille à la promotion du patrimoine victorin et formule des propositions pour faire vivre et évoluer notre tradition (CIC 663).

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Nos offices, qui suivent la “Liturgie romaine des Heures” et nos usages propres, sont célébrés en communauté par tous les confrères. L’office des Lectures peut être célébré de manière habituelle en privé. Chacun har­monise les exigences de sa vie religieuse et pastorale sous la responsabilité des supérieurs. Les absences injustifiées requièrent l’excuse du supérieur.

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Dans toutes les maisons de la congrégation, la messe communautaire, les laudes, les vêpres, et le cas échéant les vigiles sont célébrées publiquement, avec l’habit de chœur ou les vêtements liturgiques requis (CIC 663).

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L’habit de chœur de la congrégation se compose de l’aube, de la tunique et du camail avec capuchon. L’ensemble est de couleur blanche, avec deux bandes rouges placées latéralement sur la tunique. L’habit est porté aux offices et célébrations selon le droit propre. Quant aux liturgies célébrées hors de nos maisons, le port de l’habit est laissé à l’appréciation du supérieur (CIC 669).

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Dans nos maisons, les vêpres du dimanche soir et des solennités comportent le Salut du Saint-Sacrement. D’autre part, les confrères participent au moins une fois par semaine à un temps d’adoration du Saint-Sacrement, silencieuse ou avec chants et méditations. Enfin, un tel temps d’adoration est proposé aux fidèles au moins une fois par mois (CIC 663§2).

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Dans notre genre de vie, la fête du Corps et du Sang du Christ est de première importance : tous, quelles que soient leurs charges, s’efforcent de solenniser cette fête et de participer aux offices et à l’adoration continue que l’on organise dans toutes nos maisons. Dans ce même esprit, la Fête du Cœur du Christ, dans ses dimensions ecclésiale, sacramentelle et apostolique, est vécue et solennisée dans nos maisons.

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Pour manifester et nourrir notre attachement à la Mère de Dieu, notre modèle et notre mère, nous faisons mémoire de la Vierge Marie dans tous nos offices communautaires. D’autre part, la méditation et la récitation régulières du rosaire sont recommandées à chacun, ainsi qu’un accueil bienveillant aux formes populaires de dévotion mariale reconnues par l’Église (CIC 663§4).

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Le lundi qui suit la solennité de la Pentecôte, notre congrégation célèbre Marie, sa Patronne, lors de la fête de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle (C. n°9).

2. La vie spirituelle

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Chaque confrère consacre une heure par jour à l’oraison personnelle, indispensable à toute activité, pastorale ou autre : le droit propre précise les horaires et les lieux, ainsi que le caractère solitaire ou communautaire de cette oraison (CIC 663§1).

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Une fois par mois, toutes les maisons vivent une journée entière de récollection communautaire. Le silence est gardé jusqu’aux vêpres.

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Chaque année, tous suivent une retraite d’au moins cinq jours consécutifs, éventuellement organisée par la communauté, avec l’accord du supérieur compétent (CIC 663§5). D’autre part, ceux qui se préparent à un engagement temporaire ou perpétuel, ou à recevoir les ordres sacrés, suivent une retraite conformément à la “Ratio Studiorum”.

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La clôture est destinée à favoriser la prière, le recueillement et le silence, et marque une séparation sans laquelle aucune vie familiale n’est vraiment possible. Dans toutes les maisons, le supérieur majeur définit les lieux et modalités de la clôture (les cellules sont toujours en clôture). Enfin, le grand silence, qui exclut toute émission de bruit (conversations, radio, musique ou autres), est de règle la nuit, habituellement jusqu’aux Laudes (CIC 667§1).

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Les confrères s’approchent du sacrement de réconciliation normalement deux fois par mois. Les confesseurs sont librement choisis, à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté (CIC 664).

Le guide spirituel
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L’accompagnement spirituel augustinien comporte ces traits :

  •  il met l’intelligence du confrère dans la lumière de la Source, et sa volonté dans l’attraction de la Fin (« Donne ce que tu commandes, et commande ce que tu veux »), lui laissant le plus souvent le choix des moyens et stimulant sa liberté ;
  •  il remet le confrère en face de ses choix personnels profonds en le renvoyant à l’intérieur, à l’intime de son cœur ;
  •  il est le lieu d’une amitié spirituelle confiante et réelle : Augustin se veut un ami ou un frère aidant son frère à porter son fardeau, plus qu’un père dirigeant ses fils.
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Pendant la période de formation, le guide spirituel est choisi par le confrère parmi les prêtres désignés par le supérieur majeur, qui donne une réelle possibilité de choix. L’accompagnement est alors un moyen indispensable de formation et de discernement spirituels. C’est pourquoi les rencontres avec le guide spirituel ont lieu régulièrement, normalement une fois par mois.

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Après la période de formation, le confrère s’assure quand il le peut de cette aide, habituellement auprès d’un prêtre ayant une connaissance suffisante de notre vie canoniale (CIC 630§1, C. n°38).

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Lors des réunions communautaires, et suivant les coutumes de la maison, le supérieur, afin de promouvoir un chemin habituel d’humilité, peut proposer un temps où chacun reconnaît brièvement ses fautes contre la discipline communautaire.

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Les solennités propres à la congrégation ainsi que la Fête-Dieu sont précédées d’une journée de jeûne et abstinence, selon les possibilités pratiques et le droit propre. Chaque maison se donne les moyens de permettre à tous les confrères d’exercer dans la discrétion et l’obéissance d’autres formes de jeûne ou de pénitence appropriées (tabac, alcool, nourriture, loisirs, télévision etc.)

3. La vie religieuse

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Les confrères rédigent leur testament avant la profession solennelle, selon le droit propre. Un modèle de testament, conforme au droit civil local, se trouve dans le coutumier local de chaque maison autonome (CIC 668).

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Avant l’oblature perpétuelle, le candidat et le supérieur majeur établissent et signent un contrat écrit qui règle les questions de gestion des biens du candidat. Que ce dernier continue ou non à gérer personnellement ses propres biens, il doit rendre des comptes réguliers, et remettre à sa communauté l’intégralité de ses revenus et de tout ce qui lui échoit, en nature comme en espèces, sauf si le contrat en décide autrement et pour des raisons acceptées par le supérieur majeur avec le consentement de son conseil (CIC 668).

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Dans toutes nos communautés, l’usage des moyens de communication sociale (journaux, radio, télévision…) est soumis à l’appréciation des supérieurs selon le droit propre, tant pour le choix des programmes que pour la fréquence et les horaires d’utilisation. Sauf permission, les confrères en formation s’abstiennent de la télévision. Même si elle offre de réelles possibilités de détente et d’information, elle peut être aussi un obstacle à la vie religieuse, personnelle et communautaire, et doit être utilisée avec discernement en toutes circonstances : dans ce domaine comme en d’autres, chacun, d’abord par sa propre conduite, est le “gardien de son frère” (CIC 666).

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Le respect de soi et des autres requiert une véritable maîtrise des pensées, des paroles et des gestes. Personne n’étant à l’abri des tentations, des chutes ou des jugements extérieurs, une grande vigilance doit être exercée dans les relations avec les autres. Il est de la responsabilité de chacun de trouver un juste équilibre entre la proximité spirituelle qu’implique la charité, et les nécessaires distances qu’imposent l’autonomie affective et l’état religieux (CIC 672 & 677).

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L’habit religieux ordinaire est un signe clair et sans excès de notre consécration et de notre unité, et un témoignage rendu à la visibilité de l’Église. Il est porté habituellement dans nos maisons comme au dehors. Il comporte toujours l’insigne propre de la congrégation. Ses éléments essentiels sont déterminés par le droit propre de chaque maison autonome. Dans tous les cas, les vêtements sont simples, discrets et adaptés à la culture locale. Seuls les prêtres portent au revers l’insigne de la croix. L’insigne propre de la congrégation peut être porté par les familiers (CIC 669, 283 & 284).

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La décence et la propreté sont pour tous à la fois un signe et un moyen du respect de soi-même et du prochain. Une attention spéciale est apportée à la cellule, lieu de silence, de prière, de travail personnel et de repos.

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La santé est un don de Dieu, que nous avons à entretenir autant que possible : l’hygiène, le sport, le repos, les visites médicales, l’équilibre de l’alimentation sont des moyens indispensables à mettre en œuvre en accord avec les supérieurs.

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Chaque année, le supérieur s’entend avec tous les confrères (postulants et novices non compris) sur un temps et un lieu de vacances, autant que possible dans la famille, et aux dates qui conviennent le mieux aux exigences des santés, de la vie commune et des ministères. La durée de ces vacances personnelles est normalement de deux à trois semaines. Pour les confrères qui ne peuvent, pour cause d’éloignement ou autres, prendre de vacances chaque année, les supérieurs leur donnent davantage de temps dès qu’ils en ont la possibilité. Enfin, le supérieur majeur peut proposer un temps de vacances communautaires (CIC 670).

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Les déplacements extraordinaires, même pour le ministère, requièrent l’accord du supérieur majeur.

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Tous les confrères passent chaque année au moins huit jours consécutifs à la maison mère, sauf permission du supérieur majeur en accord avec le prieur forain (CIC 670).

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Seules de sérieuses raisons de santé, d’études ou de ministères à exercer au nom de la congrégation peuvent conduire le supérieur majeur, avec le consentement de son conseil, à permettre ou à demander à un membre de vivre hors d’une maison pendant plus d’un an. Cette faculté est accordée pour trois ans renouvelables trois fois consécutivement. Tout dépassement demande d’impérieuses raisons (CIC 665 & C. n°143).

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Quelle que soit l’importance des charges pastorales ou autres, tous les confrères prennent, avec constance et humilité, leur part des services communautaires liés à toute vie familiale : accueil, entretien de la maison, service de la table, etc. (CIC 673).

4. Les défunts

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Le décès d’un confrère est annoncé à toutes les maisons de la congrégation et à la confédération. Les deuils qui touchent la famille proche des confrères sont signalés aux membres de la maison autonome.

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Après le décès d’un membre de la congrégation, chaque prêtre de la maison autonome à laquelle appartenait le défunt célèbre trois messes à son intention. Ce dernier est cité au memento des défunts à toutes les messes célébrées pendant les huit jours qui suivent son décès, et au cours de l’intercession des laudes et des vêpres. Des messes sont célébrées aux dates anniversaires de sa mort, selon les usages locaux.

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Chaque année, dans toutes les maisons, la messe conventuelle est célébrée à la mémoire des confrères défunts, dans la semaine qui suit la Toussaint des Chanoines réguliers. Enfin, une messe est célébrée chaque année à la mémoire des familiers et bienfaiteurs de la congrégation.

5. Les familiers

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Pour favoriser les liens entre nos communautés et leurs Fraternités, chaque maison autonome désigne selon le droit propre un responsable de la Fraternité, apte à faire partager à ses membres, autant qu’il est possible, la spiritualité canoniale victorine, à les réunir régulièrement, mais au moins une fois par an, pour un partage plus fécond, et à prendre toutes initiatives pour développer une véritable amitié entre eux et nos communautés, sous la responsabilité des supérieurs compétents.

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Les familiers s’engagent à vivre pleinement leur baptême, dans le respect et l’amour de l’Église, de ses enseignements et de ses sacrements, en particulier dans la lumière de saint Augustin. Dans leur vie personnelle, ils s’unissent autant qu’ils le peuvent à la prière quotidienne de l’Église, et surtout à l’eucharistie. Ils ont à cœur de porter dans la prière les intentions de nos communautés, qui les assurent de leur soutien.

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Un hôte de longue durée est une personne appelée à résider ou qui réside dans l’une ou l’autre de nos maisons pendant plus de deux ans. Les modalités de la résidence (durée, lieu ou terme) demeurent sous la responsabilité du supérieur majeur.

VI. L'APOSTOLAT

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L’accueil des personnes ou des groupes est un ministère central de nos maisons : tous les confrères y sont associés. Cet accueil se réalise dans le cadre habituel de nos communautés, avec la participation la plus effective possible des hôtes aux temps de prière et aux repas.

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Pour les confrères appelés à travailler ensemble dans une même tâche pastorale, la communauté recherche la structure canonique favorisant l’exercice commun de la charge (nominations « in solidum », par exemple).

     « Frères, ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi. Ce que dit la Loi : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras rien, ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, l’accomplissement parfait de la Loi, c’est l’amour ».

(Romains 13, 8-10)

 « tolle, lege… et fac ! »